«Le sport m’a appris en un an ce que le monde professionnel m’a transmis en quinze ans»
Karen Undritz.
Vincent Hofer
Steven Kakon
Publié vendredi 19 septembre 2025
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#Conférence FER Genève
Si les clubs et les terrains de sport étaient les meilleurs laboratoires du leadership?
Comment l’engagement associatif et sportif peut-il renforcer le leadership en entreprise? C’est sur cette question que se tiendra le 14 octobre prochain à la FER Genève une conférence et un atelier interactif réunissant des personnalités inspirantes pour leur double expérience professionnelle et sportive: Christelle Schultz, directrice générale adjointe de la FER Genève et ancienne joueuse professionnelle de tennis, Anna Waibel, COO de Prime Partners et triathlète depuis plus de dix ans et Bruno Fievet, CEO de The Key, ancien footballeur professionnel à Amiens et membre exécutif du Football Club des Girondins de Bordeaux (section féminine). Cet événement est organisé par We Power Up, une association fondée en juillet 2024 pour encourager et soutenir les femmes dans leurs ambitions de leadership. Rencontre avec sa fondatrice et directrice, Karen Undritz.
En quoi l’implication dans des clubs, associations, activités sportives, artistiques ou culturelles peut-elle être une véritable école de leadership?
Cela permet de travailler en équipe, de s’organiser en tant que comité, de prendre des rôles de direction et d’apprendre à motiver des bénévoles. Ces compétences se transfèrent ensuite naturellement au monde professionnel. À titre d’exemple, engagée dans le sport, j’ai été présidente d’un comité de sept personnes chez Toastmasters avant de diriger des équipes de sept, trente puis cinquante personnes dans le secteur bancaire.
D’où le choix du sport comme fil conducteur pour ces conférence et atelier?
Oui. J’ai appris en un an sur le terrain sportif autant que ce que j’ai acquis en quinze ans dans le monde professionnel. Le sport, et notamment le padel tennis où j’ai été capitaine d’équipe, met en lumière des dynamiques de pouvoir et de coopération fascinantes. Sur un terrain, on voit immédiatement si l’autre se positionne comme un allié ou comme un compétiteur. Les émotions – frustrations, joies, pensées – s’expriment de manière brute et authentique. Les dynamiques entre hommes et femmes y sont particulièrement révélatrices: il n’est pas rare d’entendre des phrases comme «on ne laisse jamais gagner une femme». Et lorsqu’une équipe mixte bat une équipe masculine, l’acceptation est parfois difficile. Ces expériences révèlent une réalité: beaucoup de connaissances de terrain nous manquent encore, surtout en tant que femmes.
Cet engagement aide davantage les femmes que les hommes à développer leur leadership?
Il bénéficie clairement aux deux, car nous restons avant tout des êtres humains. Toutefois, ce qui me frappe, c’est que les femmes ne s’investissent pas assez dans les clubs et les associations. Les hommes, eux, en ont pris l’habitude depuis des siècles, avec une avance de près de deux mille ans. La première équipe féminine de football des parlementaires suisses n’a vu le jour qu’en 2020!
Selon vous, quelles sont les caractéristiques qui font un leader?
Un leader doit savoir travailler en équipe, la défendre et communiquer. Ces qualités, lorsqu’elles sont réunies, inspirent naturellement la confiance et l’adhésion, peu importe qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme.
Qu’attendez-vous de l’atelier interactif?
L’atelier a pour objectif de sensibiliser les femmes à l’importance de s’engager davantage dans des clubs et des associations, qu’ils soient sportifs, artistiques, culturels, politiques ou autres et qu’ils soient mixtes ou exclusivement féminins. C’est dans ces espaces que l’on développe directement ses compétences managériales, applicables au monde professionnel. L’événement est aussi une opportunité de se renforcer individuellement et de développer son réseau.
À qui s’adresse-t-il?
Aux femmes qui occupent déjà des postes de direction, de management ou d’entrepreneuriat, mais aussi à celles qui aspirent à y accéder. Il concerne également les hommes désireux d’enrichir leur propre pratique du leadership et de mieux comprendre les défis spécifiques rencontrés par les femmes dans leur parcours.
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