En mai 2024, la FER lançait REF-lex.ch, une plateforme de services juridiques en ligne intégrant un outil d’intelligence artificielle (IA). Cheffe de projet, Roxane Zappella, responsable ad interim du Service d’assistance juridique et conseils (SAJEC) et directrice de la FER Neuchâtel, témoigne. «La direction générale souhaitait digitaliser les services et proposer une plateforme en ligne en matière de droit du travail, en intégrant de l’IA générative pour valoriser nos propres données. Nous connaissions bien les attentes de nos membres, que ce soit à travers les permanences juridiques ou les formations. La mission est née avec l’idée de proposer des solutions à la fois pratiques et utiles, à forte valeur ajoutée et en toute sécurité, puisque fondées et développées uniquement sur nos ressources internes. Nous avons ainsi créé des calculateurs, des générateurs de documents et partagé nos bases de données», énumère-t-elle. Avec la popularisation d’agents conversationnels comme Chat-GPT, le défi consistait à bâtir une plateforme qui se distingue. «L’IA envahit désormais nos modes de travail de manière irréversible. Il s’agit d’accompagner ce mouvement avec nos propres atouts. Lorsqu’un membre me demande pourquoi il paierait pour la rédaction d’un contrat de travail alors que ChatGPT semble pouvoir lui rendre ce service gratuitement, je le rends attentif aux risques: on ne connaît pas les algorithmes sur lesquels se basent ces géants de l’IA, d’où les erreurs possibles dans des réponses présentées avec assurance comme juridiquement valides. On ignore aussi où partent les données sensibles qu’on leur confie.» En comparaison, REF-lex.ch s’appuie sur la jurisprudence et le guide de Droit du travail au quotidien produit par les équipes juridiques de la FER Genève. L’outil a ensuite été paramétré, testé et optimisé: un processus évolutif qui s’est étendu sur plusieurs mois, toujours centré sur les besoins des utilisateurs. Lancé il y a un peu plus d’un an, REF-lex.ch a su trouver sa place dans le paysage: fiable et disponible vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, il offre des sources vérifiées et s’enrichit en continu. Reste à surmonter certaines résistances, car l’IA suscite parfois la crainte qu’un «robot» remplace un expert humain. «L’outil est surtout puissant et très utile pour les questions relativement simples en droit du travail», explique Roxane Zappella. «Il ne remplace pas les juristes pour les questions complexes et personnalisées, mais ses performances permettent d’améliorer la productivité en matière de gestion des ressources humaines.»
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