Système sécurisé Swift: normaliser et accélérer les flux des paiements internationaux.
Maurice Satineau
Publié samedi 15 novembre 2025
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#Swift
Il est partout et fonctionne vingt-quatre heures par jour, mais on ne le voit pas.
Sa taille énorme fait pourtant passer entre ses mains l’équivalent du PIB mondial tous les trois jours.
Plus de deux cents pays, onze mille cinq cents institutions financières et trois mille cinq cents grandes entreprises directement connectées: voilà le réseau Swift, un système de messagerie sécurisé qui permet aux banques et autres institutions financières d’échanger des informations sur les transactions internationales. Il est utilisé pour normaliser et accélérer le flux des paiements internationaux en fournissant une infrastructure de communication standardisée. Les codes SWIFT/BIC sont nécessaires pour identifier les banques et assurer la bonne réception des messages. «Nous sommes une coopérative de droit belge», explique Marianne Demarchi, directrice pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique. «Coopérative, cela évoque la notion de bien partagé.» Dans ses gigantesques tuyaux informatisés, 75% des paiements s’effectuent en moins de dix minutes, en employant cent cinquante devises.
Les grands défis de l’institution sont la technologie, les attentes des utilisateurs, la fragmentation de paiements et les questions géostratégiques. Les fintech sont en embuscade, avec leurs propres réseaux et leurs solutions informatiques. En 2025, le pire serait de voir éclore dans le monde une myriade de réseaux incompatibles entre eux. Même en période de repli, l’économie planétaire en souffrirait par manque d’efficience. Cette infrastructure vitale aura à s’adapter à l’évolution des moyens de paiements, par exemple si la monnaie venait à se généraliser sous forme de jetons numériques, les tokens. Au chapitre de la clientèle, le G20 a insisté pour accroître la rapidité et la transparence de Swift, y compris sur le plan de la sécurité informatique. «L’informatique quantique pourrait être une nouvelle menace potentielle, mais nous y travaillons déjà, car le défi cyber est permanent.»
Attention au bizarre
L’intelligence artificielle (IA) sera de plus en plus engagée dans la surveillance de ces flux d’argent. Outre des améliorations dans le processus de services, l’IA va détecter en amont d’éventuelles fraudes, en fonction des destinataires (homonymies bizarres), de la période (gros virements en pleine heure creuse) ou encore de la cible (une destination marginale devenue tout à coup importante). En termes géopolitiques, le méga-réseau suit les directives européennes à la lettre. «Nous n’avons pas déconnecté la Russie en elle-même, mais toute une série d’acteurs financiers et bancaires. Nous savons que d’autres canaux sont éventuellement possibles.»
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