Avoir des relations stables avec l’UE: important pour les PME!

Daniella Gorbunova
Publié lundi 07 juillet 2025
Lien copié

#Suisse-UE À l’occasion de l'ouverture, le 13 juin, de la procédure de consultation sur les bilatérales à Berne, les milieux économiques ont rencontré l’ambassadeur de l’Union européenne en Suisse.

Dans une ambiance décontractée, presque intimiste, des représentants des milieux économiques romands ont pu échanger avec Petros Mavromichalis, l’ambassadeur de l’Union européenne en Suisse, à l’occasion d’un petit déjeuner le lundi 23 juin. Organisée conjointement par la Chambre de commerce, d'industrie et des services de Genève et The International Institute for Diplomacy, la rencontre avait surtout pour objectif de permettre des échanges informels à l’heure où le Conseil fédéral a ouvert la procédure de consultation sur les bilatérales III (lire encadré). En plus de représentants de la FER Genève et d’economiesuisse, pour ne citer que deux faîtières, des professions libérales ou du milieu de la Genève internationale, particulièrement sous pression en ce moment, étaient au rendez-vous.

Avec la métaphore filée d’un vieux mariage de raison, Petros Mavromichalis, qui tire sa révérence en août de cette année, a commencé par relever l’importance du paquet pour les deux camps au regard de la situation internationale actuelle. Le juriste de profession a confié craindre la fin d’un «ordre mondial fondé sur les règles», d’où l’importance de s’allier, plus que jamais, sur le Vieux Continent, «si nous ne voulons pas vivre dans un monde où le droit international est bafoué», entre une Russie qui mène une «politique agressive de déstabilisation» et des Etats-Unis qui «laissent planer le doute sur leur engagement pour la sécurité du continent européen».

Un message aux PME

Et de souligner que les bilatérales III permettent de «stabiliser et de moderniser les rapports actuels entre les deux partenaires», en les développant et les élargissant à de nouveaux secteurs, l'électricité et la sécurité alimentaire, en l'occurrence. Cela en garantissant à la Suisse le maintien de sa souveraineté: un tribunal arbitral paritaire sera mis en place, pour trancher les éventuels litiges entre les deux parties, par exemple, a également rappelé l’ambassadeur.
 

De gauche à droite: Pablo Demierre, président du International Institute for Diplomacy Switzerland. Petros Mavromichalis, ambassadeur de l'UE en Suisse. Isabelle Harsch, entrepreneure. Vincent Subilia, directeur général de la CCIG.

Le lundi 23 juin, dans les locaux de la CCIG à Genève. De gauche à droite: Pablo Demierre, président du International Institute for Diplomacy Switzerland. Petros Mavromichalis, ambassadeur de l'UE en Suisse. Isabelle Harsch, entrepreneure. Vincent Subilia, directeur général de la CCIG. Crédit: MezPhotographie.

Un mot pour les PME locales? «Le fait d’avoir des relations stables et bien réglementées avec l’Union européenne est particulièrement important pour les petites et moyennes entreprises. Car elles n’ont pas les mêmes moyens que les grandes entreprises pour s’adapter aux réglementations qui changent sans arrêt. C’est là que les accords de reconnaissance mutuelle interviennent et facilitent la tâche.»

Ce paquet est synonyme de croissance économique, il bénéficiera donc à tout le monde

Même les plus petites entreprises, qui ne se sentent pas très concernées par la problématique des relations avec l’Europe, ressentent l’impact des accords bilatéraux: «Au boulanger de mon quartier, j’explique que qui dit croissance dit plus d’emplois et de pouvoir d’achat, ce qui entraînera une hausse de la demande de pain! (...) Ce paquet est synonyme de croissance économique, il bénéficiera donc à tout le monde», a conclu l’ambassadeur de l’Union européenne.


Les bilatérales III en bref 

Le paquet des bilatérales III, conclu matériellement en décembre 2024, constitue enun nouvel ensemble d’accords entre la Suisse et l’Union européenne (UE), qui seront soumis à votation populaire. Ce paquet vise surtout à consolider les relations entre la Suisse et l’Union européenne tout en préservant la souveraineté de le première. Le contenu comprend, en bref, les éléments ci-dessous:

  1. Mise à jour de cinq accords existants dans les domaines de la libre circulation des personnes, des obstacles techniques au commerce, des transports terrestres, du transport aérien et de l’agriculture;
  2.  Deux nouveaux accords d’accès au marché européen, pour les secteurs clefs que sont l’électricité et la sécurité alimentaire;
  3. Des nouvelles coopérations avec l’UE, principalement dans les domaines de la recherche (Horizon Europe), de la formation (Erasmus+) et de la santé publique (EU4Health, alertes sanitaires) sur certains points précis. 
Ainsi, les bilatérales III assurent à la Suisse un accès durable au marché intérieur de l’UE, relancent des coopérations dans des domaines clés tels que la recherche et consolident la sécurité juridique tout en protégeant ses intérêts fondamentaux. Car oui, outre un tribunal arbitral paritaire pour régler les éventuels différends, la Suisse a obtenu des garanties pour des salaires et des conditions de travail protégés, une autonomie sur l’énergie hydraulique et l’agriculture, l’expulsion des délinquants venus de l’UE et le non aux juges étrangers (d’où le tribunal arbitral).  
insérer code pub ici