Favoriser une gestion prudente des dépenses publiques

Flavia Giovannelli
Publié jeudi 21 août 2025
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#Votations L’objectif de deux nouvelles lois cantonales vise à ne pas alimenter de fortes dépenses régaliennes en cas de budget difficile.

Le 28 septembre prochain, les Genevois se prononceront sur deux lois cantonales (L 12574 et L 12575), votées par le parlement, mais attaquées par référendum.

Ces deux textes entendent limiter les dépenses de l’État en cas de déficit budgétaire. Le premier veut contenir les charges courantes, tandis que le second se rapporte aux nouveaux postes de fonctionnaires. Les milieux de la gauche et les syndicats les contestent.

Du côté des partisans de ce mécanisme, on rappelle que Genève est le canton le plus dépensier en matière de finances publiques. Entre 2013 et 2024, les charges de l’État ont ainsi augmenté de 28%, le nombre de collaborateurs de 25%, alors que la population a crû de 11%. Les performances économiques du canton ont été systématiquement accompagnées d’une inflation de dépenses étatiques inédite et de la création de postes de fonctionnaires supplémentaires.

Genève aurait ainsi perdu de vue le sens d’une gestion saine de ses finances, qu’il s’agit de rétablir. «Ces dernières années, le budget de l’État a bénéficié de rentrées fiscales imprévues, ce qui donne l’impression d’une grande solidité financière. Mais tel n’est peut-être pas le cas, car la conjoncture peut s’avérer fragile», avertit Cyril Aellen, Conseiller national, à l’initiative des projets déposés lorsqu’il était député au Grand Conseil.

Les deux lois L 12574 et L 12575 proposent une solution pragmatique pour maîtriser les charges de l’État de Genève lors de budgets déficitaires, cela afin de préserver les prestations sur le long terme. L’augmentation des charges devra être corrélée à la croissance démographique et ne pourra pas excéder ce taux. «Cette approche nous semble essentielle pour limiter les tendances inflationnistes de l’État et rétablir une gestion plus saine», relève Cyril Aellen.

Exception pour les enseignants

Des exceptions portant sur les méthodes de calcul ont été introduites dans ces deux lois afin de tenir compte de circonstances particulières, voire exceptionnelles. Ainsi, sur proposition du Conseil d’État, l’engagement d’enseignants supplémentaires, proportionnels à l’augmentation des effectifs d’élèves, sera admis en tout temps. Aucune suppression de postes de fonctionnaires n’est prévue: tous les départs sont remplacés, seuls les nouveaux engagements sont concernés par ces freins et uniquement en cas de déficit. À noter que les deux lois ont été votées par le Grand Conseil à l’unanimité, moins trois abstentions, convaincu de la nécessité de se doter de moyens permettant de maintenir les comptes à l’équilibre.

Pour Cyril Aellen, l’important est d’adopter une vision à long terme. Les revenus de l’État ne sont pas garantis, surtout avec les difficultés que s’attendent à rencontrer certains secteurs comme le négoce ou l’industrie en général, notamment l’horlogerie et la microtechnique. Face aux incertitudes qui se profilent, ces nouveaux mécanismes paraissent prudents. La FER Genève propose d’approuver ces deux lois.

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