Les Asiatiques nombreux au Salon des inventions

Des animations et des ateliers scientifiques pour enfants seront proposés.
Des animations et des ateliers scientifiques pour enfants seront proposés. Photo Pierre Albouy/Salon international des inventions de Genève
Pierre Cormon
Publié le vendredi 12 avril 2024
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#Innovation Les universités asiatiques constituent l’écrasante majorité des exposants du Salon international des inventions de Genève. Les instituts suisses de recherche privilégient d’autres manifestations.

Côté asiatique, une soixantaine d’universités, des centaines de chercheurs de Hong Kong, de Chine, de Thaïlande, de Malaisie, de Singapour. Côté suisse, quelques stands isolés.

Le Salon international des inventions de Genève, organisé par Palexpo du 17 au 21 avril, est aussi prisé des hautes écoles d’Extrême-Orient que négligé par leurs homologues suisses. Sur les huit cent cinquante exposants présents l’an dernier, plus de six cents venaient d’Asie - une participation qui continue à augmenter. Illustration de ce grand écart: l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, approchée par Entreprise romande, n’a trouvé personne pour commenter son absence, alors que l’Université chinoise de Hong Kong s’est déclarée ravie de répondre à nos questions.

«Le Salon des Inventions a une excellente réputation en Asie», explique Laurent Miéville, directeur d’Unitec, l’organisme de l’Université de Genève chargé de conclure des partenariats entre les chercheurs de l’institution et le secteur privé. «Obtenir une médaille ou un prix en Suisse est très bien vu au sein des hautes écoles asiatiques.» «C’est notamment le cas grâce à la qualité du jury de professionnels, indépendant de l’organisation», ajoute Caroline Simonet, directrice de la manifestation. L’Université chinoise de Hong Kong présentera par exemple trente et une inventions lors de l’édition 2024 – un record pour cette institution. «Un prix à Genève atteste du potentiel d’une invention», explique Gene Chi-Wai Man, responsable de la gestion des événements de transfert de connaissances de l’établissement. «Cela permet aux investisseurs, pas seulement en Asie, de constater son potentiel en vue d’investir pour la commercialiser.»

C’est Hong Kong qui a obtenu le plus de prix lors de l’édition 2023. La région se présente comme un pôle de l’innovation et Genève représente l’une des vitrines de cette ambition. Le Salon des Inventions et Palexpo ont créé une autre manifestation sur place, The Asia Exhibition of Innovations and Inventions Hong Kong, en collaboration avec l’association des exportateurs de la région. La troisième édition s’est tenue en décembre 2023, sans que la manifestation mère n’y voie une rivalité. «Le salon de Hong Kong est complémentaire à celui de Genève», explique Caroline Simonet. «Il est plus petit et essentiellement destiné à un public asiatique. Le Salon de Genève a l'avantage de son ancienneté et de sa notoriété.» Et les Suisses? Si des entreprises et des particuliers y remportent des prix, les institutions misent sur d’autres types de manifestations. «Ce que recherche Unitec, ce n’est pas une validation du potentiel des recherches, mais des contrats avec des entreprises», explique Laurent Miéville. «Nous avons participé deux fois au Salon, en 2010 et 2011, et une invention que nous y avons présentée a obtenu une médaille d’or. Les retombées commerciales n’ont cependant pas été jugées suffisantes.» Unitec se concentre depuis plusieurs années sur des événements plus ciblés, comme la conférence Bio Europe tenue en mars à Barcelone ou ceux de la plateforme BioAlps.

Rapprochement?

Le Salon des inventions veut cependant profiter de l’édition 2024 pour se rapprocher de la communauté locale de l’innovation. Un programme d’animations se déroulant essentiellement en français sera proposé pour la première fois. On y trouvera des ateliers scientifiques pour enfants et adolescents, des conseils de spécialistes pour protéger sa propriété intellectuelle, pour présenter une idée, etc. Plusieurs acteurs locaux en animeront, comme l’Association romande de propriété intellectuelle, l'incubateur Fongit, Genilem, la Fondetec, le Scienscope de l'Université de Genève ou le Fab Lab Onl'fait. L’amorce d’un rapprochement plus poussé?

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