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Résilience: une clé de réussite pour les entreprises

Véronique Kämpfen Rédactrice en chef Publié jeudi 02 octobre 2025

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Je viens de terminer un roman de Ken Follett, paru en 2021, qui décrit comment les décisions des grands dirigeants de ce monde peuvent nous faire glisser doucement, sans intention clairement formulée, vers la guerre nucléaire. Au contraire, les protagonistes passent un temps non négligeable et une énergie conséquente à essayer de l’éviter. Je suis sortie glacée de cette lecture, parce qu’elle fait écho aux nouvelles quotidiennes qui nous assaillent. La troisième guerre mondiale? Des experts évoquent désormais cette possibilité à mots découverts. L’utilisation de l’arme nucléaire? Pas complètement impossible. Même si nous n’en arrivons pas à cette extrémité, il est parfois difficile de garder le moral au vu des tensions commerciales qui nous sont imposées, du spectre d’une montée du chômage, du risque de restructuration à marche forcée ou de la fermeture de pans entiers de l’économie. Sans parler du réchauffement climatique, de l’abrutissement numérique, de la montée des populismes et autres joyeusetés.
Au milieu de ce marasme, j’apprends que le 1er octobre est la journée mondiale du sourire. Instaurée en 1999, elle met notamment le smiley à l’honneur. Oui, il s’agit bien de cette bouille jaune ultra souriante, que nous sommes nombreux à affectionner. Créé en 1963 par Harvey Ball pour une compagnie d’assurances étasunienne qui voulait remonter le moral à ses collaborateurs, il n’a pas enrichi son concepteur, celui-ci n’ayant pas pensé – ou jugé utile, allez savoir – d’en déposer le copyright. Résultat, un petit malin a découvert l’aubaine en 1972 et a déposé ce visuel. Il a fait fortune. Pas rancunier, Harvey Ball aurait dit: «je ne peux manger qu’un steak à la fois et ne peux conduire qu’une voiture à la fois». Si la source de cette citation est sujette à caution, elle n’en dénote pas moins une remarquable capacité de résilience. Celle-ci n’est pas un vain mot. Au contraire, elle prend tout son sens. Elle devient de plus en plus importante dans toutes les sphères de notre vie, notamment au niveau professionnel. Pour avoir récemment fait une formation en entreprise à ce sujet, adaptée au monde professionnel, je peux témoigner de l’intérêt de la démarche. Les leviers de résilience qui me parlent le plus sont l’acceptation, soit la capacité à reconnaître la réalité telle qu’elle est, sans nier les faits ni les fuir, et le support social qui vise à chercher et à accepter l’aide des autres face aux difficultés. Il existe une dizaine de ces leviers, à chacun de trouver ceux qui lui conviennent le mieux et les mettre en musique. Les entreprises qui intègrent les principes de la résilience en sortiront gagnantes. Boris Cyrulnik, neuropsychiatre spécialiste de ces questions, a résumé la résilience en disant: «Ce n’est pas ce que vous vivez qui vous détruit, c’est ce que vous en faites». C’est inspirant, générateur d’espoir et ça me donne envie de ☺.