Santé psychique: nouveaux traitements grâce à l'IA
Dans le nouveau centre situé au Campus Biotech, la masse de données récoltées sera analysée par l’intelligence artificielle.
Benoît Prieur, CC0, via Wikimedia Commons
Pierre Cormon
Publié lundi 17 février 2025
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#Santé
Un centre développera des traitements pour les troubles neurologiques et psychiatriques à l’aide de l’intelligence artificielle, au Campus Biotech de Genève.
Un nouveau pôle consacré à la recherche médicale et aux traitements avancés verra le jour à Genève d’ici à la fin de l’année. Il occupera mille mètres carrés à l’entrée du Campus Biotech. Il abritera non seulement de la recherche de pointe, mais accueillera aussi des patients venant recevoir des soins à l’aide de traitements innovants en développement. Quelques start-up y prendront également place. L’idée: mener recherche, développement et soins de concert, dans un même espace, en s’appuyant sur l’intelligence artificielle.
L’initiative réunit le canton, les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et le Wyss Center. Le pôle concerne les troubles neurologiques et psychiatriques, comme l’épilepsie, la schizophrénie ou les troubles cognitifs. Différentes techniques sont en développement pour prévenir, soulager ou guérir ces affections. Elles font recours à des technologies de pointe, comme des IRM ultrapuissants, la stimulation cérébrale avec de petites impulsions électriques, la mesure de l’activité cérébrale à l’aide d’électrodes, la magnétoencéphalographie, dont la Suisse ne compte qu’un appareil, au Campus Biotech. «Ils sont employés parallèlement aux méthodes psychothérapeutiques, pas à leur place», précise Stefan Kaiser, médecin-chef du Service de psychiatrie adulte des HUG.
Masse de données
Toutes ces technologies produisent des masses considérables de données, qu’il serait très difficile de traiter avec les méthodes traditionnelles. Le centre mise donc sur l’intelligence artificielle (IA) pour tenter d’en tirer la substantifique moelle. L’idée: analyser les données pour améliorer les traitements, notamment en les individualisant. Les stimulations électriques, notamment, sont actuellement administrées de manière égale à tous. Les chercheurs veulent à l’avenir pouvoir prédire que tel patient réagira mieux à telle stimulation, à tel endroit précis du cerveau.
Le centre, s’il est d’abord destiné à la recherche et aux soins, abritera aussi quelques start-up. C’est le cas de dEEGtal, qui développe un logiciel de diagnostic fondé sur l’IA visant à faciliter et à accélérer le diagnostic de l’épilepsie. Le coût du projet sera partagé à part égales entre les HUG, le canton et le Wyss Center à hauteur de neuf cent mille francs chacun pour trois ans. L’ouverture est prévue cette année.
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