Identité numérique: moteur des relations dématérialisées
Les données personnelles seront gardées dans un serveur caché.
Maurice Satineau
Publié lundi 22 septembre 2025
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#e-ID
Le 28 septembre, le peuple suisse sera appelé à se prononcer sur la création d’une identité électronique, c'est-à-dire une façon d’asseoir encore mieux la notion d’identité au XXIème siècle.
L’administration fédérale présente son système comme étant «une sorte de carte d’identité numérique». Le pas est historique pour des humains qui se sont d’abord reconnus visuellement, puis par la signature lorsqu’ils ont su écrire, les moins bien lotis se contentant d’une croix.
Ensuite, l’Etat a pris en mains les registres civils et les cartes d’identité dans un mouvement de masse qui ne fut jamais vraiment remis en cause. Il existe un droit à avoir une identité reconnue pour chacun et chacune. En l’an 2025, le terme identité ne doit pas prêter à confusion. On ne compte plus les identifiants utilisés dans le monde numérique et personne ne souhaite être nommé dans la vraie vie par ces codes bizarres et ces mots étranges.
L’ordinateur est aussi capable de tracer notre profil individuel avec une grande précision, grâce aux traces que nous laissons en navigant sur le net: moteurs de recherche, transactions, partages, messages et photos, tout contribue à faire de nous... nous dans le monde virtuel.
Personne, dans la réalité, ne décline tous ces éléments pour se faire reconnaître. L’identité privée, intime, reste dans une autre dimension, concentrée sur une carte ou un passeport imprimés. C’est précisément cette dimension-là que l’e-ID aura à cœur de perpétuer et de protéger. Elle entend offrir une sécurité pour cette identité civile dans l’accès à d’autres parcours identitaires sur les réseaux.
Pas monnayable
En qualité de service public essentiel, le système fédéral sera jugé par sa capacité à préserver, par des moyens techniques appropriés, l’identité intime du citoyen, exactement comme il l’a fait en modernisant depuis des décennies le passeport à croix blanche et la petite carte bleue. Accumulées dans des serveurs cachés, ces données ne seront pas des actifs, c'est-à-dire des données monnayables comme nos autres informations disponibles sur le net, mais bien les éléments d’un capital de confiance politique unique. Dans de multiples situations, l’être humain est prié de prouver son identité. Le progrès technologique incite plus largement à envisager une sorte de formation à la citoyenneté numérique, comme le fait par exemple l’Estonie. L’e-ID devient le moteur de relations dématérialisées avec l’Etat et avec l’ensemble du monde virtuel. L’identifiant, le mot de passe et le téléphone participent à une sorte d’e-inclusion, une communauté nationale dans laquelle chacun est en mesure de comprendre et d’utiliser son identification officielle numérique. Ce type de réflexion apparaît inévitable en cas d’introduction d’une procédure de vote électronique
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